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Auteur pour la jeunesse, j'écris des textes de longueurs différentes, albums, contes, roman, que je vais vous faire découvrir. Je suis à la recherche d'un éditeur. Toutes mes histoires sont protégées par la SGDL.

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

Le mois de Juin s'achève presque, et l'été est enfin là. J'ai envie de vous raconter l'histoire d'un funambule amoureux d'une princesse

1. La princesse Mathilda.

Il était une fois…une jolie princesse. Les traits de son visage étaient d’une grande finesse : deux grands yeux bleus comme l’onde pure, inondés de mystère, illuminaient son visage, aux pommettes hautes, encadré par une longue chevelure ambrée qui lui couvrait les épaules. Elle portait une longue robe blanche ornée de broderies et de dentelles qui soulignait sa silhouette fine et élancée. Elle s’appelait Mathilda.
Mathilda était la fierté de son père, le Roi Louis. Elle était aussi belle, qu’intelligente et dou
ce.

Mais celui-ci avait un jour offensé la sorcière Gertrude. Et Gertrude, dans sa grande colère, et pour se venger, avait dirigé sa baguette empoisonnée vers Mathilda, en lui jetant un sort !
-Non ! Je t’en prie Gertrude ! avait alors hurlé le père de Mathilda. Ne t’en prends pas à elle, je t’en conjure, elle est si jeune ! Jette moi un sort à moi, si tu veux, mais pas à ma fille !
-C’est trop tard ! ricanait Gertrude. Tu m’as lourdement offensée, en refusant de m’épouser. Puis se tournant vers Mathilda, elle lui cracha au visage :
-Tu ne pourras jamais aimer, cria alors Gertrude, parce que si cela t’arrivait, alors une fleur pousserait en toi, qui te tuerait !
Et souviens toi bien de ce que je vais te dire : il n’y aura qu’un cœur pur qui pourra te délivrer de la malédiction !
Mathilda, horrifiée, se couvrit le visage avec ses mains, et fondit en sanglots.
Les jours, puis les années passèrent et Mathilda finit par oublier la malédiction. Elle prenait bien garde de n’aimer personne, et ainsi tout alla
it bien pour elle.

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

2. Le funambule.


Un soir, pourtant, on annonça dans le village la venue d’une troupe. Parmi cette troupe se trouvait un funambule. Mathilda fut fascinée par l’agilité du jeune homme, qui dansait sur son filin, à plusieurs mètres du sol, suspendu dans les airs, les bras en éventail, sans jamais tomber, et qui semblait tutoyer les anges.
Un jour, elle attendit qu’il eût fini son numéro, et se présenta devant lui, afin de le féliciter. Le funambule fut stupéfait par la beauté de la jeune fille. Il fut comme touché par la grâce, et les soirs suivants, il dansa avec encore plus de légèreté, tel un papillon.
-Je viendrai tous les soirs voir ton spectacle ! lui avait dit la princesse.
-Tu le promets ? demanda le funambule.
-Oui, quoiqu’il arrive, je serai là tous les soirs, sans exception.
Et la princesse tint parole. Et chaque soir, elle vint pour l’encour
ager et le soutenir.


Le funambule devint vite amoureux de la jolie princesse.
-Mais c’est une princesse, n’est ce pas? Pensait-il au fond de lui-même. Et moi, je ne serai jamais qu’un pauvre funambule, un saltimbanque, juste bon à distraire la foule, pensait-t-il…un bon à rien…qu’aurai-je donc à lui offrir, elle qui a déjà tout ?
Jamais elle ne m’aimera en retour…
Mais le funambule continuait de marcher sur son filin pour éblouir s
a princesse…

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

3. La disparition de la Princesse.

Mais un jour, le funambule avant de commencer son spectacle chercha la princesse dans la foule…il regarda attentivement : elle n’était pas là ! Comment était-ce possible ? Qu’est-il arrivé à la princesse ? Elle m’avait fait la promesse de venir tous les soirs voir mon spectacle ! Pourquoi n’est-elle pas là ? Autant de questions qui se pressaient dans sa tête.
Le funambule essaya de marcher sur son filin, mais il n’y arrivait pas, il avait le cœur lourd, trop lourd…la tête lui tournait, le vide l’appelait…il vacilla…Il se rattrapa pourtant au filin, tourna un peu sur lui-même, avant de se laisser chuter lourdement sur le so
l.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que lorsque Mathilda vit le funambule, si jeune, si beau, elle sut également qu’elle l’aimait.
Et plus elle le contemplait, et plus ses sentiments pour lui grandissaient.
Au début, elle sentit une toute petite sensation dans sa poitrine, quelque chose qui la gênait, mais sans plus.
Le lendemain, la douleur fut plus forte.
Mais le troisième soir, la douleur fut insupportable.
La princesse étouffait. Alors, elle se souvint de la malédiction de la sorcière, et elle comprit soudain : elle n’avait pas le droit d’aimer ce funambule, car elle en mourrait. Elle ne put plus assister à son spectacle…et encore moins le voir, sa vie en dépen
dait désormais.

Le funambule descendit dans la foule, et chercha, chercha en vain sa princesse. Il dévisagea les jeunes filles, crut soudain la voir, mais non, ce n’était pas elle. Il en serait ainsi tous les soirs…
Alors, il expliqua à la foule :
-C’est pour elle que je dansais ! Sans elle, je ne suis rien, sans elle je ne vaux rien, laissez-moi partir !
La foule s’écarta, et le funambule disparut…Il erra à travers la ville, il n’avait plus envie de danser sur son filin. Le soir, il posait sa tête sur ses genoux et sa
nglotait.

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

4. Les trois épreuves.


Un soir où il était encore plus triste que d’habitude, il regarda la lune.
Alors, la lune lui dit :
-Qu’as-tu donc ? Pourquoi es-tu si triste ?
Le funambule lui expliqua alors que sa princesse, qui venait tous les soirs voir son spectacle, avait soudain disparu sans explications. Elle avait rompu sa promesse.
-Non, lui murmura la lune dans un souffle. Elle n’a pas rompu sa promesse.
Le funambule se leva d’un bond.
-Comment le sais-tu ? Qui te l’a dit ?
-Je suis la lune, et je peux tout voir de là où je suis. Ta princesse ne t’a pas trahi.
-Ou est-elle alors ? Quand la reverrai-je ? demanda le funambule plein d’espoir.
-Pour la revoir, tu devras affronter trois épreuves.
-Oui, dis moi lesquelles.
-Tu devras affronter l’épreuve de l’eau, l’épreuve du ciel, et celle du feu…A chaque fois, tu devras danser au dessus de ces éléments…Si tu tombes, tu ne pourras pas te relever…
En effet, le funambule ne savait pas nager. Il ne savait pas voler non plus. Et il est clair que s’il tombait dans un brasier, il brûlerait.
La lune dirigea alors le funambule vers deux falaises qui tombaient en à-pic au-dessus de l’océan qui se déchaînait, et roulait de grosses vagues pleines de colère, qui venaient se fracasser sur les parois abruptes. Elle fit suspendre un filin entre les deux escarpements. Le funambule jeta un œil vers l’océan, par-dessus les falaises, et la peur l’étreignit soudain…Il ne savait pas nager. S’il tombait, il était clair qu’il serait englouti comme un fétu de paille.
Le funambule s’élança alors sur le filin, regarda droit devant lui, dansa au-dessus de l’eau, comme le lui avait demandé la lune.
-Ne pas penser, surtout ne pas regarder en bas, le vide qui m’appelle pourtant ! C’est dangereux, oui, c’est dangereux, mais j’y arriverai ! se répétait le funambule. La foule retenait sa respiration : un pas devant l’autre, garder son équilibre, aller droit devant soi, toujours de l’avant… Il ne tomba pas.
La foule, qui assistait au spectacle, était ravie et applaudit.
La lu
ne félicita le funambule.
-Bravo ! Tu as réussi la première épreuve !


Puis la lune fit dresser un immense filin entre deux tours, qui se dressaient vers le ciel. Les monuments étaient tellement hauts que leur pointe venait caresser les nuages. Le vide au-dessous était vertigineux. Le funambule avait peur de nouveau.
-Si je tombe, je ne sais pas voler, pensait-il, et je me fracasserai les os en bas, sur le parvis…
A nouveau, il s’élança courageusement sur le filin. La tête lui tournait, le vide l’appela à nouveau :
-Me laisser tomber, simplement me laisser tomber…
Mais non, je ne le ferai pas, car je suis aussi léger qu’un oiseau…garder l’équilibre, garder l’équilibre à tout prix…
Et tel un oiseau, léger et aérien, le funambule franchit à petits pas la distance entre les deux tours.
Il réussit la deuxième épreuve. La foule applaudit encore, de plus en plus fascinée par le funambule.
Mais il res
tait la troisième épreuve…


Enfin, un incendie s’était déclaré dans la ville, et de hautes flammes s’élevèrent soudain dans la nuit. La lune en profita pour faire dresser un filin au-dessus du brasier.
-Voici ta dernière épreuve, la plus dure ! Tu dois danser au-dessus de ce feu.
Le funambule s’exécuta. Le filin était brûlant et meurtrissait la plante de ses pieds. Les flammes léchaient sa peau qui rougissait.
-Sauter, danser, pour ne pas sentir la morsure de la chaleur !
Et le funambule parvint ainsi à se maintenir en équilibre fragil
e sur le filin.

LA PRINCESSE ET LE FUNAMBULE

5. Le cœur pur.

Il était sur le point de réussir la troisième épreuve, lorsque
soudain, une voix impérieuse s’éleva alors et jeta :
-Ta princesse est malade, s’écria alors la lune !
Le funambule tout à coup, vacilla. Il sentit les forces lui manquer…malade, malade ? Gravement malade ?
La lune lui expliqua alors la fleur qui poussait dans son cœur.
-La seule façon pour toi de la sauver, c’est de te jeter dans ce brasier.
L’accepterais-tu ?
Le funambule hésita. La foule retenait sa respiration. Que va-t-il faire ? Va-t-il accepter ? De longues minutes passèrent. Puis, sans hésitation, il s’écria :
-Oui, dit le funambule, si c’est ce que je dois faire pour la sauver, alors oui, j’accepte.
Il arrêta de danser, et s’apprêtait à se jeter dans le brasier, lorsqu’on entendit soudain une petite voix claire résonner :
-Non, je t’en prie, ne le fais pas ! Je suis là maintenant, et je serai toujours auprès de toi !
Le funambule reconnut tout de suite la petite voix ! C’est elle ! C’est ma princesse ! Son cœur exultait ! Il la chercha des yeux dans la foule. Mais, toutefois, il se méfiait à présent :
-Qu’est-ce qui me dit que tu le feras ? Tu as bien disparu une fois déjà ?
-Ce n’était pas de ma faute ! Et la princesse lui expliqua la malédiction que lui avait jeté la sorcière.
-Grâce à toi, j’ai été sauvée de ce sort ! Tu n’aurais pas hésité à sauter dans le feu pour moi ! Vois ! Je me sens beaucoup mieux à présent ! La fleur qui m’étreignait a complètement disparu, et je respire librement désormais !
Alors la lune fit éteindre le brasier…le funambule se suspendit au filin et se laissa choir gracieusement sur le sol, agile et souple comme un félin.
Et deux jeunes silhouettes graciles et entrelacées se découpèrent alors dans le clair de lune, le regard tourné vers l’astre…
-Et si nous allions la visiter ?
-Quoi donc ? demanda la princesse.
-La lune !
-Oui, pourquoi pas ? Mais comment ferons-nous pour y aller ?
-Aucun souci, il me suffit pour cela de tendre ce filin, et
je te tiendrai par la main…dit dans un soupir le funambule.

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